À l'occasion d'une réunion au ministère du Travail, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises a fait part de son intention de créer des contrats à durée déterminée prolongeables sous une condition précise. Si de tels contrats sont créés, auront-ils des conséquences sur le travail temporaire ?
Une simple opération de communication ?
C'est ainsi que le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a qualifié la réunion organisée par le ministre du Travail François Rebsamen. Jean-François Roubaud s'est entretenu avec l'Opinion et a annoncé sa volonté de proposer au gouvernement la création de " contrats de croissance ". Ces contrats seraient réservés aux petites et moyennes entreprises et auraient pour objectif d'encourager l'embauche. C'est en effet pour revenir sur cette réception avec 50 branches professionnelles que le président de la CGPME a accordé son entretien.
Notons que le ministre s'est pourtant enorgueilli de voir 33 des branches s'engager dans des négociations. Il a également tenu à rappeler le contexte de faible croissance et la nécessité de trouver des moyens de créer des emplois.
Des CDD prolongeables sous condition
La Confédération définit ses contrats ainsi : des CDD de trois ans qui ne seraient renouvelés en CDI qu'à condition qu'un objectif précisément défini soit atteint par l'entreprise. Par exemple, il pourrait s'agir d'une hausse donnée du chiffre d'affaires. Si l'objectif n'est pas atteint, le salarié serait alors licencié sans conséquences judiciaires. Une forme de licenciement économique programmé, en somme.
Le but est simple : encourager les chefs d'entreprise à embaucher sans risquer de se trouver en difficulté avec un salaire et des charges supplémentaires si son activité n'est pas augmentée. Le président Jean-François Roubaud explique simplement que " cela permettrait de se dire ' je tente le coup ' sans craindre de mettre en péril son entreprise en cas d'échec ". Il ajoute que le projet est compatible avec la convention de l'Organisation internationale du travail.
Des conséquences pour les franchises de travail temporaire ?
Dans son entretien avec l'Opinion, Jean-François Rouaud rappelle son souhait de voir le Code du travail simplifié. Il souligne que le texte a augmenté de 120 pages au cours des deux dernières années et qu'il serait grand temps d'envisager un assouplissement progressif. Une autre initiative que les franchiseurs du travail temporaire applaudiront des deux mains, nous en sommes sûrs.
Toute mesure visant à dynamiser l'emploi ne peut qu'intéresser les franchisés du travail temporaire et leurs enseignes. Même si l'augmentation du nombre de CDD stables pourrait représenter une perte de vitesse des embauches en intérim, la croissance ainsi générée compenserait certainement ce ralentissement. Des emplois plus nombreux, ce sont des entreprises qui gagnent en parts de marché, se complexifient et, par effet d'entraînement, font plus souvent appel aux franchises de travail temporaire. Mais pour cela, encore faut-il que les pouvoirs publics s'intéressent à la proposition de la CGPME.
La Rédaction, Franchise Intérim ©