Selon les derniers chiffres Prism Emploi, l'emploi intérimaire est reparti à la hausse en juillet. Une bonne nouvelle confirmée par les chiffres trimestriels de l'Insee, mais les professionnels préfèrent rester prudents.
Début septembre, Prism Emploi, la fédération qui regroupe plus de 600 entreprises du secteur de l'intérim représentant 90% du chiffre d'affaires de la profession, publiait son baromètre de l'intérim. Pour juillet, l’emploi intérimaire enregistre une croissance de 2,4% (par rapport à juillet 2013). Ce rebond est confirmé par les chiffres de l'emploi marchand pour le second trimestre édités dernièrement par l'Insee. En effet, selon l'institut de la statistique, l'emploi marchand a augmenté légèrement pendant la période du fait de l'intérim. « Au deuxième trimestre 2014, l’emploi dans les secteurs marchands non agricole augmente (+8.300 postes, soit +0,1%, après - 20.100 au premier trimestre 2014). Hors intérim, l’emploi marchand est quasiment stable (- 5.600 postes ce trimestre après - 4.800 au trimestre précédent). » La hausse des effectifs intérimaires est surtout portée par le secteur tertiaire à + 14.000 postes, soit + 2,6%, après - 15.300 au premier trimestre 2014.
Selon Prism'Emploi, en cumul, au cours des sept premiers mois de l’année 2014, l’emploi intérimaire enregistre une baisse de 0,3% par rapport à la même période de 2013.
Un changement de tendance à moduler
Si la progression enregistrée en juillet « marque un changement de tendance intervenant après une longue période de recul, celle‐ci doit toutefois être interprétée avec prudence » rappelle Prism'Emploi. En effet, après plus de 2 ans de baisse continue, le niveau d’emploi intérimaire se situe 20% en dessous de son niveau d’avant la crise. « À cet égard, « l’effet de base » a eu un impact important sur juillet 2014 : avec ‐ 10,3%, le mois de juillet 2013, se situait très en dessous de la moyenne de l’année. » Par ailleurs selon Prism'Emploi, le mois de juillet constitue, avec le mois d’août, un mois atypique concernant le recours à l’intérim. En effet pendant les vacances, les chiffres sont traditionnellement difficiles à interpréter. « Il n’est pas toujours révélateur de la conjoncture à venir. Les indicateurs internes à la profession laissent d’ailleurs entrevoir un nouveau ralentissement pour le mois d’août. » Et enfin, la prudence doit rester de mise du fait du manque d'homogénéité des résultats. « Des différences marquées persistent entre les secteurs et les régions ».
Dans le détail, en juillet, si l'intérim progresse dans les secteurs des transports (+ 8,9%), du commerce (+ 7,9%), de l’industrie (+ 5,7%) et des services (+ 1,5%), pour ce qui concerne le secteur du BTP, l'heure est à un fort recul (‐ 14,7%). L'évolution est également variable selon les régions. Là où certaines régions enregistrent à nouveau des progressions importantes, notamment en Haute‐Normandie (+ 11,7%), en Limousin (+ 11,7%) et en Auvergne (+ 11,6%), d’autres, accusent un fort repli, comme les régions Aquitaine (‐ 2,5%), Franche‐Comté (‐ 2,6%), Centre (‐ 3,0%) et PACA (‐ 4,8%). En terme de postes occupés, les chiffres font également le grand écart en juillet avec une hausse de 14,9% de l'emploi intérimaire chez les ouvriers non qualifiés, + 2,5% chez les employés, + 0,3% chez les cadres et professions intermédiaires, et des baisses chez les ouvriers qualifiés (‐ 6,9%).
Dominique André-Chaigneau, Franchise Intérim ©