L'intérim dans la tourmente

Quand l'économie va mal, l'intérim trinque...

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Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés le 13 novembre dernier, en un an, l'intérim a perdu 73 600 postes, soit 12,5 % de ses effectifs.

Le 13 novembre dernier, l'Insee publiait les chiffres de l'emploi salarié au troisième trimestre. Et le bilan est morose puisque sur les 3 derniers mois, les estimations encore provisoires font ressortir un total de 50 400 postes perdus dans les secteurs marchands non agricoles (soit - 0,3 % sur trois mois), une chute supportée au deux tiers par les emplois en intérim.
Ainsi, le recul du troisième trimestre tient pour une large part à une forte baisse (- 6,6 %, soit 32 800 postes en moins) de l'emploi intérimaire, qui a accentué le repli constaté au deuxième trimestre après être resté quasiment stable au premier trimestre. En un an, l'intérim a perdu 73 600 postes, soit 12,5 % de ses effectifs » Hors intérim, l’emploi marchand diminue aussi ce trimestre (- 17 600 postes, soit - 0,1 %), « du fait notamment de la chute de l’emploi industriel (- 9 800 postes) » précise l'Insee.


L'intérim en première ligne

Si comme souvent lorsque la situation économique va mal, c'est l'intérim qui paie le plus lourd tribut sur le terrain de l'emploi, sur le trimestre dernier, le coup de frein est notablement plus élevé qu'à l'ordinaire. En effet, selon les chiffres de l'Insee, « l’emploi intérimaire diminue plus fortement ce trimestre (- 32 800 postes, soit - 6,0 %) qu’au deuxième trimestre (- 18 900 postes). » Ces chiffres inquiétants sont confirmés par l'organisation professionnelle Prisme (Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi).

En effet, selon les chiffres du dernier baromètre Prisme Emploi, en septembre 2012, le recul des effectifs intérimaires s'établit à 13,4 %. « Au cours des 9 premiers mois de 2012, l’emploi intérimaire enregistre un recul de 11,1 % par rapport à la même période 2011. » Prisme note que l'ensemble des secteurs accuse un repli : « Le commerce reste le moins touché des secteurs d’activité (- 7,9 %). Les effectifs intérimaires des services et des transports sont en repli de 9,6 % et 10,2 %. Le BTP et l’industrie accusent des baisses identiques de 15,4 %. » La tendance au recul se généralise également sur l'ensemble du territoire. La Franche-Comté avec -21,8 %, l’Alsace (- 21,4 %) et la Champagne-Ardenne (- 19,1 %) chutent le plus fortement, tandis que les régions les moins touchées sont le Limousin (- 5,8 %), le Poitou-Charentes (- 8,6 %) et l'Aquitaine (- 8,8 %). Ce fort recul en 2012 fait suite à deux années (2010 et 2011) plutôt bien orientées après deux ans (2008 et 2009) fortement impactées par la crise.


L'intérim en chiffres

En 2011, selon les estimations de Prisme, le secteur de l'intérim comptait environ 20 000 salariés permanents répartis dans quelque 6 700 agences d'emploi sur tout le territoire. Ces agences ont géré 576 080 intérimaires équivalents temps plein pour un total de 17 millions de missions, confiées à 2 millions de personnes. Elles ont également concouru à finaliser 47 500 recrutements en CDI et CDD, soit une hausse de 22 % par rapport à 2010. Les intérimaires équivalents temps plein en 2011 ont essentiellement été placés dans l'industrie (45,3 %), le BTP (20,4 %) et le tertiaire (33,9 %). En terme de qualification, les agences ont placé principalement en 2011 des ouvriers qualifiés (41,4 %), des ouvriers non qualifiés (36,4 %), des employés (12,3 %), des professions intermédiaires (8,1 %) et des cadres (1,8 %). En 2011, le niveau d'équivalents temps pleins était équivalent à celui enregistré en 2005.

Pour mémoire, Le PRISME regroupe plus de 600 entreprises de toutes tailles qui représentent 90% du chiffre d’affaires des Professionnels de l’intérim, des services et métiers de l’emploi.

Dominique André-Chaigneau, Franchise Intérim©

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